Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the woocommerce domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/clients/ff2b25907730aabd1104e837491f04a5/web/wp-includes/functions.php on line 6114
Exils – Dans la Lumière – François LEPAGE
wordpress photo theme

Exils – Dans la Lumière

Young refugee children during a photo session in a squat known as les Jardins de la Poterie. Rennes, FRANCE – 2017.

À l’été 2016, j’ai installé un studio photographique sur le squat dit « les jardins de la Poterie » à Rennes. Un habitat éphémère dans lequel vécurent pendant un an 170 personnes exilées dont la moitié d’enfants. Au début, les gens passent, un peu surpris. « – Qu’est-ce que vous faites ?», « – C’est obligatoire ?». Ils partent puis reviennent. Seuls, ou en famille, ils défilent dans le studio, endimanchés et apprêtés. Ils se mettent en scène.

La prise de vues m’échappe. Je la laisse filer…
Dès les premières photos, je suis troublé. La prise ne correspond pas à l’image que je m’étais faite d’eux. Peut-être les avais-je imaginés comme sur l’Affiche Rouge, « hirsutes et menaçants ». Apparaissent sous les flashes leur lumière et leur joie. Me reviennent ces mots inspirés par ceux de Léonard Cohen : Il y a une fêlure en chaque être, ainsi la lumière peut y entrer.

De ce travail photographique sont nées de nombreuses rencontres. Avec des gens venus des commissures d’une planète fragmentée par les murs et les barbelés ; de la Mongolie au Congo, de l’Albanie à la Tchétchénie… Avec des associations qui tiennent la barre d’une humanité en dérive (à UTUD – Un toit c’est un droit, MRAP et à tant d’autres…) Avec des chercheuses en sciences sociales, de l’Université de Rennes 2 et de l’Institut d’Études Politiques qui travaillent sur « l’habitat éphémère ».
Puis il y a eu aussi des rencontres artistiques avec notamment Maryse Gattegno, compositrice, contrebassiste et comédienne qui m’a un jour envoyé une musique et ses paroles écrites en tombant sur les visages de mes exilés exposés pour un temps en Arles. Ma collaboration avec l’écrivaine Nathalie M’DelaMounier dure depuis 10 ans. Elle est aussi l’auteur de la préface de mon ouvrage photographique sur l’Antarctique Les ombres claires ( Editions Perspectivesart9 , 2014.)
Le travail proposé ici est à un croisement de route sensible, mi chemin entre le documentaire et l’œuvre artistique et fait suite à un premier opus commencé en 2008 « Exils, voyageurs sans bagages ni papiers » élaboré avec Nathalie M’DelaMounier.