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Les Ombres Claires

Je t’écris d’Antarctique, d’une petite caravane jaune et rectangulaire, secouée par les vents...
Depuis ce matin, un blizzard totalement hallucinant, les vents catabatiques, nous empêchent de repartir du campement sur lequel nous sommes arrivés hier soir, jeudi, après notre première journée de voyage sur le continent.
Il fait moins quinze et il est difficile de passer d’une caravane à une autre. On ne voit rien ! «Bienvenue en Antarctique», nous disent les raiders. 
"C’est un grand terrain de nulle part", comme un poème de Baudelaire ou de Gainsbourg... Un lieu oxymore, d’une obscure beauté. étouffant, épuisant, monotone et excitant. Je suis sous les fumées au milieu de l’endroit le plus pur de la terre ..".

Les Ombres Claires – texte et photographies – est un récit intimiste et autobiographique, adressé par un photographe embarqué dans une expédition polaire et une femme aimée… C’est le récit de l’expédition à laquelle j’ai participé avec mon frère Emmanuel Lepage, auteur de BD en 2013 . Invité par l’institut polaire Français, la proposition qui nous avait été faite était de traverser une partie du continent polaire avec des chenillards de 20 tonnes pour ravitailler la station scientifique Concordia.. L’idée était de faire un livre qui évoquerait le travail de l’Institut Polaire en Antarctique ( La Lune est Blanche, Futuropolis 2014) et donc d’intégrer la mission en tant que chauffeur…

 » Bousculé par l’expédition, le photographe évoque tour à tour l’inconfort et l’extravagante beauté du voyage, les rencontres fascinantes et le travail avec son frère. À bord du navire polaire l’Astrolabe puis du chenillard, François nous amène peu à peu dans l’immensité blanche du continent le plus froid , le plus sec et le plus isolé au monde. Il plonge dans l’incontournable introspection à laquelle pousse une telle expédition. Le retour sur soi d’un photographe confronté à l’immensité blanche et désertique. La lune sans Apollo, sans homme ni drapeau. Une plongée intérieure de laquelle on ne revient pas vraiment, ou du moins transformé… » PerspectivesArt9 – Editeur des Ombres Claires

La proue de L’ Astrolabe s’enfonce dans la houle molle et glacée. Son mât comme un métronome bat sur l’horizon.

Les flocons sont comme des blanches, accrochant au navire son rythme lancinant.